Le projet

Des bulles. Pour s’immiscer au sein de l’Hôpital Nord, pour se glisser dans ses couloirs, pour écouter ses bruits et ses histoires, rencontrer ses habitants, il nous faut imaginer des bulles ludiques et poétiques. Il nous faut construire des modules autonomes et mobiles qui puissent faciliter l’échange, l’écoute, la captation sonore, le dialogue, de petites installations qui permettent ici de recueillir les témoignages du personnel, là, les histoires des patients, d’enregistrer ici les machines, et par là-bas de proposer un concert ou une performance.

 

Il nous faut concevoir des modules qui proposent à la fois l’enregistrement et l’écoute, qui investissent les lieux d’une présence artistique – jamais intrusive, mais comme une proposition offerte au(x) public(s).

 

Ces bulles seraient aussi un médium, le moyen d’échanger avec l’extérieur, de dialoguer avec le quartier, de partager des sons et des images via Internet ou sur les ondes radiophoniques. Elles seraient le moyen de transmettre et de construire ensemble une narration partagée. Le temps – long – de la résidence, de la présence des équipes artistiques sur l’hôpital et son territoire, d’échange et de partage avec les usagers est nécessaire à la conception d’un projet conjoint. Il faut s’apprivoiser, créer des bulles…

Les artistes

Sébastien Béranger

Né à Reims en 1977, Sébastien Béranger réalise ses études musicales aux CNR de Reims et de Lille. Il entre par la suite dans la classe de composition au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP) et étudie avec Emmanuel Nunes, Michaël Levinas, Yann Geslin, Luis Naón et Michèle Reverdy. Il y obtiendra les prix d’analyse et de composition, ainsi qu’un cursus en nouvelles technologies appliquées à la composition.

Parallèlement, Sébastien Béranger obtient un DEA en esthétique et sciences de l’art à l’université de Lille III sur « Le spectre et la réalité acoustique générateurs d’échelles courbes dans la musique du XXe siècle » et un doctorat en musicologie à l’université de Nice (UNSA) sur « Les Espaces paramétriques dans la musique instrumentale depuis 1950 », sous la direction d’Antoine Bonnet.

 

Premier lauréat de la Fondation Internationale Lili et Nadia Boulanger pour l’année 2001-2002, il gagne en 2001 le concours Opera Prima Europa (Italie). Il sera finaliste du concours Ton Bruynel 2003 (Pays-Bas), du II Concurso Internacional de Miniaturas Electroacústicas (Espagne). Sébastien Béranger remporte également une mention honorifique au 4rd Electro-acoustic Composition Competition Música Viva 2003 (Portugal) et un 2e prix au ZKM’s International Competition for Electroacoustic Music 2006 (Allemagne).

 

Il participe au Forum de la Jeune Création Musicale de la SIMC et au 3e Forum International des Jeunes Compositeurs de l’ensemble Aleph. En 2006, Sébastien Béranger obtient la bourse de composition musicale de l’Académie des Beaux-Arts (Institut de France). Comme compositeur et performeur, Sébastien Béranger explore les domaines musicaux entre l’écriture de partitions instrumentales et l’improvisation en electronic live. Sa musique se développe par le biais des mathématiques et génère son matériau en conceptualisant le sonore par la représentation graphique. Sébastien Béranger synthétise, confronte, fusionne les idiomes de la musique spectrale, du postsérialisme, des techniques acousmatiques et des tendances postmodales.

 

À la manière d’un sculpteur, il travaille sur l’espace comme représentation métaphorique des différentes échelles musicales (hauteurs, durées, épaisseurs du son) qu’il improvise avec Élise Dabrowski ou qu’il écrive plus spécifiquement pour des interprètes (Le Concert Impromptu, Erwan Keravec, Ensemble 2E2M, Accroche Note, AxoneSaxophone Quartet), Sébastien Béranger est un compositeur multiforme multipliant les approches du musical. Sa musique a été jouée par Christophe Desjardins, par les ensembles Accroche Note, Alter Ego, Aleph, Assonance, 2e2m, par le quatuor Axone et l’Ensemble Intercontemporain, et a été notamment programmée dans les festivals Musica, Nuits Bleues, Nicephore Days, Gaudeamus Music Week…

Raphaële Dupire

Raphaële Dupire est une artiste pluridisciplinaire française née à Paris en 1986 et vivant actuellement à Marseille.


Elle élabore son travail à partir de la rencontre des arts sonores et de mouvements. Elle est compositrice, musicienne et improvisatrice, danseuse et performeuse.

Après des études de Philosophie et d’Arts du spectacle à Nanterre, Raphaële Dupire se consacre à la musique et à la danse. Elle se forme au jazz et aux musiques improvisées. Et suit ensuite le cursus de Création Musicale et Composition au Conservatoire de Marseille. Lauréate de sa promotion, elle obtient une résidence de création au GMEM (Centre de Création Nationale de Marseille) et est reçue en Perfectionnement au Conservatoire de Paris auprès de Denis Dufour.

 

Liant la création du son à celle du mouvement, elle compose pour le spectacle vivant et la performance. En tant que performeuse, elle incarne des partitions chorégraphiques, fait partie du Laboratoire des Arts Performatifs et du Collectif SOMA qui propose des performances de massage audio-tactile.

 

Ses projets prennent de multiples formes allant de partitions graphiques ou de jeux à musiquer, à des pièces de concert ou musiques à l’image ; ils sont aussi parfois des objets plastiques, des installations ou bien des performances physiques. Ses musiques ont été joué en France et à l’International dans des festivals comme IN-SONORA, Exhibitronic, REEVOX, MP2018, Back to the trees, FUTURA, La semaine du son et passées à la radio à Radio Grenouille, NUNC, Faune, Radio Galère, Radiophrenia..

Pierre Pulisciano

Compositeur / artiste sonore, installé à Marseille depuis 2003, il évolue dans le champ des musiques électroacoustiques et expérimentales, développe à la fois un travail de composition et de performances live. Son écriture musicale est principalement axée sur la recherche et le déploiement de masses sonores créées à partir de sons concrets ou générés par synthèse, d’enregistrements de terrain.

Dans son approche il s’approprie les phénomènes propres à la technologie et exploite les nombreuses caractéristiques de l’analogique et du numérique. Il propose une musique abstraite, instinctive, qui joue sur les contrastes entre tension / relâchement, saturation / dépouillement.

Sensible aux effets produits par les stimulations sensorielles, ses compositions invitent à se déplacer dans différents « espaces » faits de frictions de masses sonores, pouvant suggérer différents états de perception.


Compositeur autodidacte, il rejoint le Conservatoire de Marseille en 2015 où il obtient à l’unanimité en 2020 le prix de Composition Électroacoustique, mention très bien.

Il présente sa musique lors d’événements tels que Bouge ! (gmem | Klap), le festival Les Musiques (gmem), Technomancie (deletere), La Membrane (DaaT), le RiAM… Il est également associé à la vidéaste Noemi Sjoberg et au compositeur Charles Bascou au sein du duo Respire Rachel.

Floriane Dardard

Après des études classiques de violoncelle et de chant, Floriane Dardard s’ouvre à l’improvisation et trouve sa voie dans la création de musique spontanée et transportante. Elle explore ainsi divers styles de musique, l’électroacoustique devenant sa palette de prédilection, à la frontière entre le brut, présent et le synthétique, ondoyant.

 

En parallèle, elle explore les possibilités expressives illimitées de l’acte vocal et se forme en chant lyrique et direction de chœur. Le collectif et la pédagogie la passionnent, et depuis 2018, avec la formation de musicienne intervenante, elle apporte la musique et le désir de créer à tous types de public, avec une attention particulière au milieu du handicap et à l’enfance.